Vouloir sauver la planète est une ineptie qui trahit l’incompréhension totale des médias et des politiques sur les enjeux sous-tendus par ce qu’il est convenu d’appeler la protection de l’environnement. Il ne s’agit en aucun cas de sauver la planète. Nous en sommes de toute façon totalement incapable. Ce dont il s’agit, c’est de sauver l’humanité de son autodestruction en route. S’il est tout à fait exact que le vivant souffre et se réduit, sa résilience lui permettrait, si l’humanité disparaissait, de reconquérir en quelques millénaires tous les espaces libérés par l’humain. Cette erreur d’objectif est significative de la pensée dominante exécrable qui prétend que la technologie est la solution à nos problèmes. Il n’en est rien. Cette erreur d’appréciation nous détourne ontologiquement de notre responsabilité et surtout de notre implication dans le problème et donc dans sa résolution. Tant que je pense que c’est la planète qu’il faut sauver, en premier lieu je doute du diagnostique, puis je visualise d’une certaine façon un problème extérieur à ma vie et enfin, compte tenu de la dimension du problème, je m’en remets à des acteurs supposés intervenir à ce niveau, c’est à dire les États et leurs dirigeants soutenus par la sacro-sainte innovation technologique avec laquelle on nous rebat les oreilles. Je me sens donc extérieur au problème dont je délègue volontiers la résolution à d’autres pour peu que ceux-ci me rassure sur le maintien de mon niveau de vie et de confort. Or, c’est de la survie de l’humanité dont il est question. Notre survie, celle de nos enfants et petits-enfants. Si je prends conscience de cela, alors je me sens concerné, j’ai même peut-être envie d’agir. Voire je suis prêt à abandonner du confort dans l’optique que c’est pour le bien de mes enfants.Il est donc pour moi primordial de changer de vocabulaire, de ne plus parler de sauver la planète ou la nature ou le climat, mais l’humanité. C’est de ça dont il est question, de nous sauver nous. Tout l’enjeu est que chacune et chacun reprenne la responsabilité de son futur et son pouvoir d’action pour le meilleur.